Dans une ville de voitures remplie, vivait un Cygne… aurait pu nous conter La Fontaine , mais celui-ci préféra commencer ainsi : « Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l'Oison »
A défaut de pouvoir compter sur La Fontaine, je m'en vais vous
conter l'histoire du Cygne des villes:
Un jour, allait je ne sais z’où,
Un beau cygne, courir le guilledou.
S’échappant de l’enclos, telle Pierrette
Il fit croire aux siens, aller voir son ancêtre.
Se trompant de chemin,
A vouloir faire le malin, de bon matin,
Il atterrit dans le centre de la ville,
Et trouva des voitures, sur plusieurs files.
Il aurait pu prendre ceci comme un signe néfaste,
Mais il resta néanmoins, enthousiaste.
Et il aima ce signe du destin, bien au contraire,
Car il n’avait rien d’un atrabilaire.
Les difficultés commencent : c'est le signe de la réussite. Se dit-il, sur, que sa voie étant écrite.
Il n’allait pas s’alarmer pour si peu,
N’est-il pas un cygne royal, parbleu !
Aucun signe de fatigue ne se manifestant,
Il continua sur la route, nonobstant.
Le Lac des cygnes, ne pouvait être loin,
A suivre ce flot de voitures il arrivera bien, dans le coin
Ce n’est pas encore temps de chanter, le chant du Cygne.
Et sereinement, il resta dans la droite ligne.
Fable, Jean de La Fontaine, Le Cygne et le Cuisinier, Livre III, fable 12 Le Schpountz (1938) de Marcel Pagnol