Les infinis

 Avec " infinies  " de précautions Jazzy ramène au port les Croqueurs de Mots pour le jeudi en poésie.

Vertigineux géant du désert qu'il écrase, 
La tête dans l'azur et le pied dans la mer, 
Le mont découpe, ardent, sous le dôme de l'air, 
Son farouche horizon de chaos en extase.

Le vide où, par instants, des vents de feu circulent, 
Tend son gouffre comblé par son rutilement ; 
L'onde et la nue, ayant même bleuissement, 
Face à face vibrants, s'éblouissent et brûlent.

Là, ce que la Nature a de plus éternel : 
L'Espace, l'Océan, la Montagne, le Ciel, 
Souffre pompeusement la lumière embrasée :

Puis, la Nuit vient, gazant sous ses voiles bénis 
La Lune, spectre errant de ces quatre infinis 
Qui boivent les soupirs de son âme glacée.

Maurice Rollinat (1846-1903)

Recueil : Paysages et paysans (1899).

Comments

[Quichottine]

De Maurice Rollinat, j'ai appris un poème quand j'étais enfant.
Il faudra que j'en lise davantage. Merci pour celui-ci.
Bisous et douce journée.

[Jeanne Fadosi]

Poète à l'honneur ce jeudi trop rarement cité alors c'est tant mieux. Merci pour ce choix et belle fin de semaine

[colettedc]

Ah ! Rencontrée aussi lors de mes recherches, cette poésie et vue chez Gisèle également ! Bravo Monique ! C'est un bon choix ! Bonne fin de ce jour ! Bisous♥

[Martine MARTIN]

Deuxième poème de Rollinat ce matin il me semble et je suis heureuse de découvrir sa poésie. Bisous

[jazzy57]

Superbe photo pour illustrer le poème que nous avons toutes les deux choisi.
Bises

[pimprenelle]

Est-ce la photo qui colle aux mots ou les mots qui collent à la photo ?
Un beau choix Eglantine
Bises

[ZAZA]

Un superbe poème de Maurice Rollinat, illustré d'une magnifique photo.
Bise et bon jeudi Églantine