Dans le jardin paré des couleurs de l’automne elle marche sur les pierres irrégulières de l’allée, respirant avec délice l’air frais venant de la forêt proche. Quelques feuilles subsistent sur les arbres qui tels des fantômes dressent vers le ciel leurs branches tordues. Des feuilles mortes s’entassent çà et là dans l’herbe encore verte.
La glycine résiste au froid naissant et laisse pendre le long des piliers de la pergola ses lianes parsemées de feuilles d’or. Le jardin s’endort. Seuls les jonquilles sortant de terre en touffes épaisses et vigoureuses préparent l’éclosion de leurs magnifiques fleurs jaunes.
Le charme nostalgique de ces lieux la touche profondément et la transporte en un éclair en d’autres lieux, dans d’autres temps. La voilà enfant, seule en pleine nature cueillant délicatement des pâquerettes pour en faire un bouquet.
Chaque petite fleur est pour elle un trésor. Elle admire les pétales blancs entourant un soleil minuscule. L’odeur un peu âcre de son bouquet lui parvient aux narines et un profond bien-être l’envahit... Mais le jacassement d’une pie la ramène à la réalité. La revoilà, dans son jardin, émue par ce souvenir et plus que jamais sensible à la richesse et à la beauté de la nature qui l’entoure.
Ce texte me ramène en arrière, lorsque je cueillais les pâquerettes. Ici, à l'automne les narcisses attendent encore sagement en terre avant de pointer leur nez.<br />
Bonne journée Anne.
Chaque chose a son heure dans la nature, et un peu de nostalgie ne rend pas forcément triste.... ;-) gamine c'était la renoncule nommée fleur de beurre. Merci, JB