Tout enfant, amoureuse d’un film en noir et blanc,
Sur la route qui va et qui ne finit pas,
Telle Cartacalha « la reine des gitans »,
J’entrai dans le vaste univers du cinéma.
Quelle folle aventure ! « Seuls les anges ont des ailes » !
C’est dans l’obscurité que jaillit la lumière
Et quand l’écran s’allume, l’évasion nous appelle.
Nos pensées se rejoignent comme en une prière.
Adolescente, j’eus une révélation
Quand sur le grand écran apparut Dracula.
Tant d’horreur ! Tant d’amour ! Tant de fascination !
Je connus l’épouvante, la hantise des rats.
Après maintes années, le Seigneur des ténèbres,
Sauron, à la recherche de l’Anneau Unique,
Galopant, forme noire, vers son destin funèbre
Me plongea, mère-grand, dans un monde magique.
Le cinéma c’est l’art, c’est l’aventure humaine,
C’est l’ombre et la lumière, la nuit et ses mystères,
Scénarios du futur qui au loin nous emmènent,
Histoire de nos vies, de la terre tout entière.
Nous sommes objets, acteurs. Nous aimons, nous souffrons.
Le temps nous appartient, l’espace d’un moment.
C’est l’instant sacro-saint de « la Grande Illusion »
Et nous rêvons ! « Autant en emporte le vent » !
Anne