La nuit vient vite en hiver. Marguerite se hâte lentement, comme tous les soirs , pour fermer les volets de la maison. Dans le salon, elle fait une halte dans son fauteuil installé près de la fenêtre, avant que de se calfeutrer dans sa demeure.Une façon de participer encore un court instant à la vie extérieure, et le pli étant pris, Marguerite ne saurait y déroger.
Dans ce quartier pavillonnaire, la vue est imprenable sur les maisons situées de l’autre côté de la rue, d’autant plus, que les arbres en cette saison sont déplumés. Il ne se passe jamais rien d’intéressant, encore moins actuellement, les gens étant pressés de rentrer chez eux. Dans un premier temps, la présence de Monsieur George sur le pas de sa porte, n’attire pas spécialement son regard. C’est au moment où elle se lève pour fermer ce dernier volet qu’elle arrête ses gestes, et se rassoit intriguée.
- Comme c’est curieux, mais que fait Monsieur George ? Est-ce une heure à traîner sur le pas de sa porte avec le froid qu’il fait, je me demande bien ce qui se passe ? marmonne-t-elle.
La porte n’est pas complètement fermée, donc il ne s’est pas enfermer dehors ! Et puis il a une bonne qui dort sur place, il aurait pu sonner. Bizarre, il n’a pas l’air d’attendre quelqu’un non plus, il est déjà en tenue d’intérieur donc il ne rentre pas du travail, mais que peut-il bien faire ?
Ce n’est pas une nuit étoilée et puis il a un beau jardin à l’arrière. Vraiment curieux, les rideaux ne sont même pas tirer au rez-de-chaussée.
Il fait bien trop froid pour qu’elle sorte lui demander s’il a un problème. Alors que Marguerite se dirige pour prendre ses jumelles pour mieux l'observer, car elle ne voit pas très bien l’expression de son visage, un camion à étage, vient se garer devant chez elle bouchant ainsi toute la vue.
Et c’est ainsi que Marguerite ne sut jamais ce que faisait à cette heure tardive, Monsieur George, sur le pas de sa porte…et nous non plus !