À l’endroit, à l’envers, en vrac

Les digressions d'Eglantine

21.03.2020 …

Par Eglantine Lilas

Et à bâtons rompus.

Il y a plus de dix ans maintenant, tu m’avais dit un jour « Je pense que tu devrais écrire … L’histoire d’une grand-mère … qui ouvre un blog raconte ……d’un nouvel œil ce qu’elle voit tous les jours…. etc., tu te souviens de la suite sans aucun doute.

J’ai ouvert le blog, j’ai écrit des petits livres…une certaine quantité d’histoires.

Aujourd’hui je me sens atone et mon sens de l’humour s’en est allé se mettre au vert dans un coin inconnu et j’ai beaucoup de mal à écrire.

Lorsque l’année 2020 est arrivée, cette rondeur des chiffres me semblait de bon augure.

C’était presque du 20/20 qui nous attendait pour les mois à venir. J’avais tout faux.

Que pourrait dire une grand-mère face aux évènements présents ?

Elle a vécu la guerre de 40, vu les allemands dans Paris, elle est partie deux fois en exode, elle a connu le départ de son mari de l’autre côté de la mer, trois mois après son mariage, pendant la guerre d’Algérie, et bien d’autres évènements encore.

Des hauts et des bas dans sa propre vie, bref des moments de joie certes , et des moments plus douloureux comme chez tout un chacun. Mais cet « ennemi » invisible et présent, çà elle n’a jamais connu l’équivalent. Alors que dire ?

Cependant, pendant ce même temps , des personnes souffrent ou meurent d’autres maladies. Sylvie tu es partie si jeune pour ce lointain voyage, nous laissant dans une grande tristesse nous qui avions partagé avec toi et tes filles, un bout de chemin. Notre affection réciproque malgré des chemins qui s’étaient un peu écartés , était restée présente et nos échanges avaient perdurés. Tu restes à jamais dans notre cœur et nos pensées.

Si j’en crois les journalistes, au lieu de m’installer dans mon « inertie » je devrais me préparer pour mon dernier voyage ! M’activer à laisser propre derrière moi sans doute.

Une journaliste du Figaro, ce soir sur la 5, se laissait aller à dire qu’à partir d’un certain âge ça ne valait plus le coût de « réanimer » ! Certes, certes j’ai vécu une belle tranche de vie, mais si elle savait cette péronnelle, combien il me reste encore à faire !

Le confinement ? Si le mari en est affecté lui qui avait repris plaisir à faire des petites sorties, personnellement ça ne change pas grand-chose à ma vie. Je sortais si peu, et puisque le printemps veut bien pointer le bout de son nez, je vais parler à mes fleurs sur le balcon.

Les contacts avec la famille, se font grâce à WhatsApp encore un peu plus que d’habitude. Nous avions quelques anniversaires à fêter, entre février et avril, si Dieu veut bien nous prêter vie encore un peu, ce sera pour plus tard !

Je continue à faire livrer nos courses comme par le passé depuis que le mari ne conduit plus lui non plus, et j’espère que dedans ne se glisseront pas quelques virus intempestifs !

En fait, à part suivre les consignes au plus près, et prier chacun notre Dieu, pour ceux qui croient en « un », quel qu’il soit, et les autres avoir foi en la providence, je ne vois pas quoi faire d’autre.

Peut être qu’un de ces quatre, j’irai demander à M’âme Églantine ce qu’elle en pense, qui sait !