Sur le pont du « Kairouan » qui lentement accoste, se tient une adolescente émue, émerveillée, l’avenir devant elle ! ... Que de moments heureux lui réserve la vie dans la ville d’Alger surnommée El Bahdja « la Joyeuse »! Ville blanche, immaculée avec ses rues animées, ses maisons dégringolant le long des collines, son port, ses mosquées, sa casbha, ses églises. Et le ciel et la mer comme seul horizon, partout comme un écrin, comme une douce armure.
Je me souviens des rues larges, droites, aérées, rue Dumont d’Urville, rue de Constantine, rue d’Isly... Je me souviens des arcades de la rue Bab-Azoum abritant les échoppes chargées de tissus colorés, de tapis, d’objets rares et précieux. Je me souviens de Bab el Oued, de la Casbha sombre et mystérieuse aux pieds de laquelle j’ai passé tant de temps dans la famille juive où vivait Eva. Que d’êtres humains croisés dans ces rues, ces quartiers ! Que d’amis rencontrés ! d’aventures ébauchées !
Et cet immense sentiment de liberté lorsque, pour entrer dans la ville, je longeais en scooter le boulevard de la République, avec ses rampes d’accès au port, roulant sur les pavés au milieu des tramways et des voitures maintenant démodées.
Les plages, les jetées, les petites criques, véritables édens, la Madrague, la Pointe Pescade, la plage de St Eugène !
Mais par dessus tout, ce mélange de cultures cette convivialité, cet amour de la vie, cet entraide et ce soutien !
Ce sont les souvenirs que je veux conserver, création de l’esprit, prolongement de la vie. Et les mots et le temps n’y pourront rien changer. Rien ni personne, un jour, ne les effacera, ni bombes, ni attentats tant que l’homme vivra, car comme nous dit le poète Yasmina Khadra: « Quand on passe par Alger on traverse le miroir »
Je me souviens aussi d'Alger bien que je n'y soit restée qu'une journée en provenance de Bejaïa pour repartir sur Marseille, une ville très peuplée étonnante. Bisous
Je garde le souvenir d’une ville envoûtante. Douce journée Renée
A
ABC
30/03/2020 16:04
Alger, moi aussi je me souviens, j'ai écrit, il y a quelques année un texte sur cette ville magnifique que j'ai habité enfant, c'était la guerre mais je n'avais que 5 et 6 ans, j'en garde des souvenirs très précis... Depuis je n'y suis jamais retournée, elle doit avoir bien changée...
Je n’y suis jamais retournée moi non plus. Peut-être pour garder intacts mes souvenirs.<br />
J’aimerais bien lire ton texte. Bisous
Q
Quichottine
30/03/2020 15:33
Merci Anne, c'est une très belle page.<br />
Je n'ai que peu de souvenirs de cette ville... mais c'est aussi pour moi (j'avais 5 ans) une ville toute blanche sous un magnifique ciel bleu...<br />
Passe une douce journée.
Quand je l’ai quittée, j’avais un métier que j’adorais et j’attendais mon premier enfant. Ce sont des années qui comptent. Amitiés !
G
Galet
30/03/2020 15:18
Je pourrais l'écrire ainsi : "Sur le pont du "Ville d'Oran" qui lentement s'éloigne..." et remplacer chacun des noms que tu mets par ceux de cette autre belle et grande ville, les moments sont les mêmes, les rencontres furent nombreuses et mes souvenirs précieux... malgré tout. J'avais 16 ans. Merci Anne.
Je suis contente de l’avoir écrite car c’est ce que je ressens profondément.
M
Martine Martin
30/03/2020 13:19
Bravo. Je n'ai pas le temps de faire un commentaire personnalisé sur les blogs pendant le confinement. Je m'occupe de faire faire les devoirs à mes trois petites filles via skype et cela m'occupe toute la journée plus le soir et le matin l'écriture de mon livre mais je passe vous lire. Bisous