
Jeudi en poésie en patois a dit le commandant Jill en service pour la quinzaine !
Je crois que les provençaux préfèrent parler de " langue régionale,
voici un extrait de poème .
O douço Venus d'Arle ! o fado de jouvènço !
Ta bèuta que clarejo en touto la Prouvènço,
Fai bello nòsti fiho e nosti drole san !
Souto aquelo car bruno, o Venus ! i'a toun sang,
Sèmpre viéu, sèmpre caud. E nosti chato alerto,
Vaqui perqué s'envan la peitrino duberto !
E nosti gai jouvènt, vaqui perqué soun fort
I lucho de l'amour, di brau e de la mort !... -
E vaqui perqué t'ame, - e ta bèuta m'engano, -
E perqué iéu crestian, te cante, o grand pagano !...
Ô douce Vénus d'Arles, ô fée de jeunesse !
ta beauté qui rayonne sur toute la Provence
fait belles nos filles et sains nos garçons !
sous cette chair brune, ô Vénus ! il y a ton sang,
toujours vif toujours chaud. Et nos jeunes filles alertes,
voilà pourquoi elles s'en vont la poitrine ouverte
et nos gais jeunes hommes, voilà pourquoi ils sont forts
aux luttes des taureaux, de l'amour, de la mort.
Et voilà pourquoi je t'aime, - et ta beauté m'ensorcelle, -
et pourquoi, moi chrétien, je te chante, ô grande païenne !...
Théodore Aubanel,
frère de Charles et de Joseph, est né à Avignon le 26 mars 1829.
Il est un des fondateurs du Félibrige. Le 21 mai 1854, sept jeunes poètes : Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giera, Anselme Mathieu, Frédéric Mistral, Joseph Roumanille et Alphonse Tavan décident de la renaissance littéraire de la langue d'Oc (le provençal) et prennent le titre de félibres.