Tout est affaire de décor Changer de lit changer de corps À quoi bon puisquec'estencore Moi qui moi-même me trahis Moi qui me traîne et m'éparpille Et mon ombre se déshabille Dans les bras semblables des filles Oùj'ai cru trouver un pays.
Cœur légercœur changeantcœur lourd Letemps de rêver est bien court Quefaut-ilfaire de mes jours Quefaut-ilfaire de mes nuits Jen'avaisamour ni demeure Nulle part où je vive ou meure Jepassaiscomme la rumeur Jem'endormaiscomme le bruit.
C'était un tempsdéraisonnable Onavait mis les morts à table Onfaisait des châteaux de sable Onprenait les loups pour des chiens Toutchangeait de pôle et d'épaule Lapièceétait-elle ou non drôle Moi si j'ytenais mal mon rôle C'était de n'ycomprendrerien
Est-ceainsi que les hommesvivent Etleursbaisers au loin les suivent
Dans le quartierHohenzollern Entre La Sarre et les casernes Comme les fleurs de la luzerne Fleurissaient les seins de Lola Elleavait un cœur d'hirondelle Sur le canapé du bordel Jevenaism'allonger près d'elle Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages Il y volait des oies sauvages Quicriaient la mort au passage Au-dessus des maisons des quais Je les voyais par la fenêtre Leurchanttristeentrait dans mon être Et je croyais y reconnaître DuRainerMariaRilke.
Est-ceainsi que les hommesvivent Etleursbaisers au loin les suivent.
Elleétaitbrune elle étaitblanche Sescheveuxtombaient sur ses hanches Et la semaine et le dimanche Elleouvrait à tous ses bras nus Elleavait des yeux de faïence Elletravaillait avec vaillance Pour un artilleur de Mayence Quin'en est jamaisrevenu.
Il est d'autressoldats en ville Et la nuit montent les civils Remets du rimmel à tes cils Lola qui t'en iras bientôt Encore un verre de liqueur Ce fut en avril à cinq heures Aupetit jour que dans ton cœur Undragonplongea son couteau
Est-ceainsi que les hommesvivent Etleursbaisers au loin les suivent.
J'ai lu et relu ce poème ce matin. Je le relirai encore. Il me laisse dans la tête une forte impression de déjà vu dans les faits divers.<br />
J'aimerais avoir écrit ce texte. Amicalement - daniel
magnifique choix. Je connaissais par coeur et je vois qu'on t'a déjà signalé l'interprétation de Léo Ferré. J'ai dans l'oreille de préférence celle de Marc Ogeret, dans les années 1965 ou plus récemment ce live de Bernard Lavilliers et Amina dans la toute première émission de Taratata en 1993 https://www.youtube.com/watch?v=YjfKSdGgEfg<br />
bises
certains hommes sont ainsi, certains seulement :-)
P
pimprenelle
07/10/2021 16:25
Je ne connaissais pas. Mais, rien à faire l'humain reste l'humain.<br />
Attends je vais le relire. J'ai dit cela car, au premier passage, avant de lire la signature, cela me semblait être du Rimbaud. Mais je n'avais pas trop réfléchi, seulement laissée bercer par les rimes.<br />
Bisous Eglantine