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Horaaaaace ! Tu es encore en promenade !
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Ça y est Madame est de retour, et bien entendu, il faut qu’elle hurle ! Je suis là, où voulez-vous que je sois ! J’arrive !
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Tu m’as fait peur, j’ai cru que ... !
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Que quoi ? Que j’étais parti sans vous dire au revoir , hihi !
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Non, mais tu aurais pu tomber !
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C’est gentil de vous soucier de moi !
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Me soucier, me soucier ! En fait, j’ai appris une nouvelle particulière, tu ne devineras jamais…
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Houlà ! La chose à l’air d’importance ! Vous permettez, avant, je vais boire un coup, ce soleil m’a donné soif !
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Bois et reviens vite, quoique... je vais faire comme toi, je suis un peu essoufflée !
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Je m’installe et je vous écoute !
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Euh ...Par où commencer ? Tu sais que je cherchais des renseignements sur la grande bringue que j’avais vu l’autre jour ...
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Pas de problème , je sais tout ça, et je sais aussi que si vous êtes sortie aujourd’hui c’est pour faire votre enquête !
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C’est ça ! Seulement voilà, les choses ont commencé par aller de travers...
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Comment ça ?
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La première personne, que j’ai rencontrée , c’est Madame Amédée !
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Oui , et alors ? Elle est sympathique cette dame, du moins elle ne propage pas de cancan, elle !
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Mais justement, elle ne sert à rien !
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Oh ! Vous vous rendez compte de ce que vous dites présentement ?
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Horace tu me comprends ! Arrête de m’énerver !
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Promis, je me tais ! Vous lui avez dit bonjour quand même ?
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Bien entendu, mais l’échange fut bref ! Après, j’ai rencontré, Hortense ...
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Mademoiselle Hortense, vous voulez dire ? L’ancienne institutrice ?
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Mademoiselle, mademoiselle ! À son âge , elle pourrait arrêter de se faire appeler mademoiselle ! De toute façon, il n’y a rien eu à en tirer !
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Alors, vous avez fait chou blanc ?
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Pas du tout ! Figure-toi que j’ai fini par rencontrer, M’âme Joseph !
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Bingo, vous étiez sauvée ! Et alors, qu’avait-elle de croustillant à vous raconter ?
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Eh bien...avant, il faut que je te dise qu’au marché, j’ai aperçu Monsieur Édouard...
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Édouard qui ? Pas le pharmacien quand même ! Il a disparu du paysage depuis quelques années...
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Si, justement, l’ancien pharmacien de la place du marché !
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Ça alors, un revenant ! Et M’âme Joseph avait quelque chose à raconter le concernant ?
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Comme je te le dis !
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Ça alors ! Le brave homme, voilà que lui aussi, alimente vos conversations !
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Ne te moque pas, je te prie ! On s’inquiète, c’est tout ! De nos jours, on ne sait pas toujours, à qui on a affaire !
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À ce stade de notre conversation je vous le dis, moi je suis complètement perdu ! Vous ne voulez pas être un peu plus concise dans vos propos !
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Concise ! C’est nouveau ça ! Ne m’interromps pas sans arrêt , si tu veux me comprendre !
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Je ne demande que ça ! Revenons donc à Monsieur Edouard !
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J’y viens ! Tu es peut-être au courant que sa femme...
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Oui, oui sa femme est partie et l’a laissé en plan ...
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Sur ces entrefaites, de son côté, il a disparu et personne ne sait où il est allé. Il y a six mois environ, on l’a vu revenir s’installer de nouveau dans sa maison, mais pas seul !
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Et c’est important qu’il ne soit pas seul ?
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Bien entendu, il est revenu soi-disant avec une gouvernante, je te demande un peu une gouvernante qui a juste la trentaine. Et qui plus est, devine qui ?
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Pour que vous soyez , sauf votre respect, excitée comme une puce, il doit s’agir de la grande bringue !
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Comment tu as deviné ?
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Je n’ai rien deviné, j’ai juste supposé !
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Mademoiselle Juliette, gouvernante ! Qui peut croire une chose pareille !
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Est-ce-que cela vous regarde ce que fait Monsieur Édouard ?
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Noon, mais il va se faire plumer le pauvre homme !
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Extrapolation ! C’est peut-être une bonne personne cette Juliette !
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Et c’est pour se faire bien voir qu’elle fait amie avec certaines ?
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Ah c’est sûr, vous auriez préféré qu’elle vienne vous voir ! Et si vous attendiez un peu de la connaitre , avant de la juger ?
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Moi, faire sa connaissance , tu n’y penses pas !
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Justement si !
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Peut-être ...je ne sais pas , je vais y réfléchir…
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Faite donc ça, moi je vais me reposer au soleil !
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Se reposer , tu en as de bonnes toi ! Comme si je n’avais que ça à faire ! Tout cela mérite réflexion !
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Comment réflexion ? Vous savez, maintenant, ce que vous vouliez savoir, non ?
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Moi, oui, mais d’autres non !
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Ah non, vous n’allez pas colporter des ragots sur Monsieur Édouard quand même !
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Ce ne sont pas des ragots comme tu dis, ce sont des faits, et compte tenu de la situation dans laquelle il se trouve, le pauvre homme, il faut le soutenir !
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Vous savez que ce ne sont pas vos oignons, et qu’il est assez grand pour savoir ce qu’il à faire !
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Tiens , je vais demander son avis à M’âme Germaine !
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C’est ça et comme ça tout le monde sera au courant !
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Horace, va dormir, c’est ce que tu as de mieux à faire !
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Vous avez raison, dans tous les cas, vous ne changerez pas d’avis, quoi que je dise !
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C’est tout à fait ça ! Laisse-moi réfléchir tranquillement !