Cerise a rejoint la semaine dernière ses copains et amis, Socrate et Jugulu au paradis des chats.
Dès sa naissance elle avait manifesté une grande personnalité et une certaine indépendance. Pas très grande mais vive cependant elle était non seulement jolie mais elle avait beaucoup de charme, surtout quand elle voulait nous avoir aux sentiments en penchant sa tête de côté pour obtenir de nous le partage de notre repas.
Cerise était une chatte qui parlait c’était ainsi je vous assure, et pendant les deux années passées chez nous avec sa maîtresse notre petite-fille, nous avions de grands échanges. Oh certes, elle n’employait pas le même langage que moi, le français lui étant inconnu, mais ses réponses à mes propos étaient claires et sans ambiguïté. En fait je crois qu'elle me menait par le bout du nez en m'attendrissant il faut bien l'avouer.
Nous avions découvert un jour qu’elle avait un faible pour notre lavabo et dès que nous avions le dos tourné, elle allait s’y installer ...
à moins que ce ne soit sur nos bureaux faisant fi de nos papiers!
Parfois c'est sur le fauteuil du couloir qu'elle aimait se prélasser.
Jugulu, (nom sorti tout droit des deux premières lettres des prénoms des 3 petits enfants), quant à lui, plus réservé de tempérament, préférait lors de ses visites à la maison se percher et se prélasser sur le tilleul tout en jetant un œil chez les voisins.
Alors qu’ils étaient tous les deux très jeunes, Socrate s’était ramené un jour avec une jolie boule de poils roux à la maison. Sa maîtresse qui n’avait pas envisagé d’avoir un deuxième chat s’occupa néanmoins ce soir-là de ce petit chat qui s’emblait égaré mais le mit dehors en fin de soirée. L’histoire se répéta plusieurs soirs de suite, Socrate insistant pour qu’on donne asile à son compagnon et finit bien entendu par avoir gain de cause.
Comme dans la maison d’Eglantine on doit être un peu bizarre et qu’on avait surtout peur que les chats ne se fassent écraser sur la route toute proche, on mettait des chaises près de la fenêtre pour qu’ils puissent profiter de la vue, lorsqu’on n’avait pas le temps de les surveiller dans le jardin.
Jugulu est parti il y a quelques années au paradis des chats, puis Socrate l’a rejoint le mois dernier. Cerise qui vivait depuis quelques années en princesse avec sa maîtresse, vient de s’en aller à son tour. Il m'a fallut quelques jours pour pouvoir en parler.
Je ne dirais rien du nombre de fois où ils squattaient nos lits, ensemble ou séparés, des plantes dans lesquelles ils se cachaient....Il y a un grand vide dans les maisons. Dimanche c’est à travers les photos qui nous retrouvions leurs facéties, les moments où ils nous faisaient rires ou nous attendrissaient.
Rire et peine se mélangent. Comme pour les humains la maladie touche aussi nos amis à quatre pattes et il nous appartient de les aider à ne plus souffrir et à s’endormir dans la paix. Qu’il en soit ainsi pour eux trois au paradis des chats.