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Pour faire une bonne "pulenda" il faut se lever de bon matin...
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Eglantine ! tu confonds avec la bouillabaisse ! Je suis partie en Corse et non à Marseille, ce qui d’ailleurs n’aurait pas justifié d’embarquer en avion
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Zut tu as raison la voiture suffisait ! donc te voilà de retour Mère-grand
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Et oui ma bonne Eglantine mais même pour si court ça fait du bien à l’âme et au cœur !
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Je n’en doute pas alors revenons à notre polenda ou pulenda…de châtaignes n’oublions pas. Malheureusement cette année il n’y aura pas beaucoup de farine de châtaignes
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Pourquoi mère-grand les châtaigniers ont décidés de faire grève ?
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Eglantine soit un peu sérieuse, ils ont été malades comme ça arrive aussi aux arbres et aux plantes. On parle de « L'attaque du cynips » mais je ne t’en dirais pas plus, ton ami Google est là pour ça !
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Bon j’irai le consulter mais si on revenait à notre pulenda qu’en dis-tu ?
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Polenta que j’ai dégustée pas plus tard que dimanche, tiens c’est moi qui vais te raconter comment faire une bonne polenta mais suis moi bien parce qu’il y a des particularités que tu ne connais pas, tu y es ?
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Je t’écoute religieusement, tu peux commencer !
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Alors voilà avant toute chose la veille ou tu fais ton repas de famille, parce que la polenta ne peut avoir toute sa saveur que lorsque la famille est réunie, tu comprends c’est un moment où petits et grands sont en communion…
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Je ne comprends pas tout à fait mais j’imagine continue…
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Donc Eglantine, la veille tu vas au magasin de bricolage le plus proche et tu achètes un manche de mioche…
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Je suis morte de rire, que vient faire là, le manche de pioche ?
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Cela a bien plus d’importance que tu ne peux imaginer mais si tu m’interromps sans arrêt…enfin reprenons il nous faut :
- Un manche de pioche je disais,
- Un grand chaudron
- De la farine de châtaigne…1kg
- Du sel
- De l’eau…2 litres
et sans oublier le fil....
Tout ça doit bien faire l’affaire pour une dizaine de personnes…et peut être un peu plus …
On porte à ébullition l’eau salée. Au premier bouillon, on verse la farine tamisée, peu à peu, en remuant sans arrêt pour éviter la formation de grumeaux avec quoi je te le donne en mille ? Mais le manche de pioche pardi ! Je ne sais pas si jamais tu as essayé un jour de remuer la pulenda mais je t’assure que le bâton en bois que tu utilises a besoin d’être de bonne qualité !
- Mère-grand maintenant je comprends !
- Mais ce n’est pas tout Eglantine pour tenir ce manche il te faut des bras jeunes et costauds
Après avoir fait cuire une bonne quinzaine de minutes en remuant toujours vigoureusement on retire le chaudron du feu, le temps de ramasser la pulenda en la tassant vers le centre du récipient, en boule. On remet un instant sur le feu, le temps qu’un jet de vapeur se produise (quelques secondes).
Puis on reverse d’un seul coup, sur un linge blanc légèrement saupoudré de farine.
Ensuite Eglantine vois-tu, pour divisez la boule de pulenda en tranches, à l’aide d’un fil là on a besoin des mains d’une aïeule, les mains de celle qui a de l’expérience et du savoir-faire en la matière car on ne peut pas couper n’importe comment les « feta » c’est un rituel sacré !
Ensuite il ne reste plus qu’à déguster avec figatellu grillé dans la cheminée et dont on a religieusement ramassé le jus sur du pain,
ou et ...avec du brocciu frais comme j’ai pu le déguster, de celui qui « tremble » encore quand tu te sers ( et non de la brousse !)…ou tout simplement nature bien chaude.
- Et pourquoi le brocciu « tremble » ?
- Parce qu’il est si frais et si parfumé de l’odeur du maquis, qu’il te fond dans ta bouche !