La basse-cour et le coq.
Le coq de mémé Jeanne que Jill connaît bien, la mémé et pas le coq, il faut suivre les enfants, donc le coq chantait de bon matin et
« L'âne d'un Jardinier se plaignait au Destin
De ce qu'on le faisait lever devant l'aurore ».[1]
Le voisin, qui s’appelle Martin, que connaît bien Églantine, l’avait aussi mauvaise :
« Les Coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin ;
Je suis plus matineux encore ».
Mémé Jeanne se désolait, mais que pouvait-elle y faire ? D’ailleurs pourquoi Martin se levait-il si tôt :
« Et pourquoi ? Pour porter des herbes au marché ».
Je te demande si c’est une raison pour interrompre son somme. Les poules se mirent de la partie :
- Il y a un temps pour tout, disaient-elles, ce n’est pas encore le lever du soleil.
Il faut dire que nous étions en hiver et qu’ainsi, elles avaient la partie belle pour faire un peu plus la grasse matinée. Et rêver à l’œuf en or que peut être un jour, elles pondraient…
Le paon s’embrouillait dans ses plumes :
- Point de gens à l’horizon pour m’admirer, qu’on me laisse dormir.
Le chien qui dormait dans sa niche s’ébroua, surpris :
- Ce n’est point la saison de la chasse à la bécasse. Je vais me farcir ce coq trublion !
« Parmi les animaux, le chien se pique d'être
Soigneux et fidèle à son maître »[2]
Mais ne supporte pas ce coq prétentieux.
Son aboiement réveilla le chat en fanfare et le mit de mauvaise humeur, d’autant qu’il était dans son rêve, sur le point de trousser une souris, sans réaliser que ce n’était que celle de l’ordinateur.
- Je vais tordre le cou à quelqu’un mais il me faut choisir entre le coq ou le chien… Quelle misère !
Le coq restait de marbre et se disait qu’il était dans son bon droit et son cousin n’était-il pas :
« Sur la branche d'un arbre était en sentinelle
Un vieux coq adroit et matois ».[3]
- Que la basse-cour s’énerve, je n’en ai que faire, c’est l’heure de se lever et que chacun vaque à ses affaires au lieu de rouspéter ! Et n’oubliez pas que :
« On rencontre sa destinée
Souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter ».[4]
[1] La Fontaine, l’âne et ses maîtres.
[2] La Fontaine, Les deux chiens et l’âne mort.
[3] La Fontaine, Le coq et le renard
[4] La Fontaine, L’horoscope.