Le commandant de bord Pascaline à dit
et Enriqueta a suggéré de s'y replonger :
Le printemps est arrivé, propice au grand ménage. Ca c'est ce qu'elle croit !!!! chut ce n'est pas la peine de lui répéter ! Vous n'êtes pas allé au grenier depuis longtemps... Racontez "votre grenier" lieux, odeurs, sensations....5 objets personnels ou familiaux etc...
Cet escalier un peu raide, il y a bien longtemps que je ne l’ai pas emprunté, mes jambes hésitent de plus en plus à partir à son assaut et à monter au grenier.
Pourtant au fil des années c’est bien là que se sont entassés tous les objets dont je n’ai plus l’utilité, qui finissaient par prendre trop de place dans l’espace de vie, mais auxquels je tiens sans doute par un sentimentalisme exagéré.
C’est dit, puisque ménage de printemps il y a, j’irais faire un tour ce jour là haut.
La clé tourne facilement dans la serrure, il faut dire que mes petits-enfants adorent faire des incursions dans le grenier. J’ai un peu le cœur battant par la montée mais aussi certainement par l’émotion. Une odeur que je ne peux définir ? Le pot pourri du parfum des objets entreposés là sans doute.
Deux lucarnes éclairent cette partie de la maison, et les rayons de ce soleil de printemps donnent un effet un peu féerique au lieu. La première chose qui attire mon regard c’est les piles de livres, livres de poche mais aussi toute la scolarité des enfants. Jamais ils ne viendront les chercher mais c’est un petit morceau de leur enfance et pour le moment je ne suis pas prête à m’en débarrasser.
A coté, la petite chaise basse d’enfant que j’ai repeinte maintes fois car elle a aussi servi pour les petits-enfants, la peinture s’écaille, c’est qu’il y a quelques années qu’elle est à l’abandon. Tout ça sent un peu la poussière, il est vrai que je suis venue pour y faire un peu de ménage mais au rythme ou je m’attarde je crains qu’il ne faille revenir demain.
Tiens la malle de Tati Jeanne, nous l’avons mise au grenier n’ayant pas le courage de la vider de suite après son décès et puis le temps à passé et les choses sont restées en état. Je soulève le couvercle, ses vêtements sont là comme si elle nous avait quitté hier. Mais c’est surtout son sourire que je revois lorsque j’arrivais chez elle. Elle était devenue « une petite chose » fragile et elle m’appelait sa « deuxième maman » depuis que je m’occupais d’elle, non ce n’est pas encore aujourd’hui que j’aurais le courage de faire du rangement.
Des bouteilles vides ? Le mari est un collectionneur dans l’âme mais j’ignorais qu’en plus de la cave il avait stocké des bouteilles ici. En les regardant de plus près je comprends mieux, ce sont des bouteilles avec des étiquettes anciennes, en provenance de sa famille qui était dans les vins et liqueurs. On ne va rien déranger dans ses souvenirs, elles resteront donc en place.
Le vieux porte manteau ? je ne me souvenais plus de son existence ! Et mes chapeaux ! C’est vrai que j’étais « madame chapeau », j’avais oublié. Depuis que l’âge est là, ma tête s’y prête beaucoup moins. La capeline bleue pour le mariage de l’ainé, les feutres pour l’hiver, la casquette pour les jours décontractés…Halala que de souvenirs ! La capeline blanche c’était ? …mais le mariage de la fille ainée de germaine, celui en fourrure chapka ? ça c’était Marseille…je crois que pour aujourd’hui je vais arrêter mes découvertes là car je n’ai strictement rien fait.
Demain, oui demain je reviendrai avec un peu plus de détermination pour faire le ménage de printemps.