
pages 14 et 15
La tête d’Églantine est pleine de musique et du chant des guitares.
Elle ferme les yeux, revoit ces nuits d’été particulièrement étoilées et la musique qu’elle écoute derrière les volets clos, le cœur battant la chamade.
- Mamie je suis là, mais il me semble que tu rêves ?
- Tu as raison, j’étais bien loin d’ici….Nous parlions de sérénade mais ne t’inquiète pas, je ne vais pas faire la vieille radoteuse, les choses changent au fil du temps, c’est juste un peu de nostalgie ! Je t’ai parlé de ces fêtes dans les villages, ça me semble beaucoup plus difficile à réaliser aujourd’hui de la même façon. Certes ça ne veut pas dire que cela ai disparu mais certainement plus dans les mêmes conditions.
- Que penses-tu mamie des fêtes de famille ?
- Il me parait indispensable de continuer à les partager.
La vie sépare ceux qui s’aiment…la chanson à raison. Les noyaux familiaux éclatent, des caractères différents de ceux de notre enfance, se forgent. Les études des enfants, la mobilité professionnelle, les voyages d’agréments, tout concourt à ce que les familles se trouvent moins souvent réunis. Mais s’il ne reste pas les fêtes pour nous retrouver un instant, nous deviendrions des étrangers les uns les autres. Ces réunions sont loin d’être faciles mais je crois que chacun doit prendre sur soi pour les perpétuer.
Note d’Églantine :
Ca ne se passe pas forcément sans histoire ni difficulté, mais elles sont nécessaires pour garder les cellules familiales. Jeunes mariés et même plus tard nous avions à cœur au moment des fêtes de fin d’année, de réunir les familles des deux cotés et ça n’allait pas sans soucis souvent pour des petits riens. Il fallait ménager toutes les susceptibilités et il en va ainsi pour les mariages ou le « placement » de chacun est un véritable casse tête. Il est important que la cellule familiale perdure, c’est notre refuge quelques soient les aléas de la vie. Qu’importe les divergences, nous faisons partie « de… » Et il faut en être fier.
- Tu as raison j’ai moi-même quitté la maison, mais j’ai beaucoup de bonheur à y retourner et à revoir toute la famille.
- Un jour tu vas toi aussi créer ta « cellule familiale », je sais que ton cœur est pris, mais chaque chose en son temps.
- « t’inkiète » nous en parlerons, ce n’est pas pour cette année lol ! tu me racontes après le mariage ?
Les plus belles fêtes aussi ont une fin, et le jeune couple s’installât pendant quelques années dans le village du mari l’été et l’hiver sur la Plaine Orientale, suivant la vie que menait ton arrière grand-père avant son mariage. Il n’avait pas été facile pour ton arrière grand-mère de quitter sa famille et ses amis. D’une région à l’autre la vie y est différente et même le parler. De plus, il fallait pour elle, se faire accepter par ses belles sœurs, plus âgées, et qui régnaient sur la communauté familiale en véritable maitresses des lieux.
- Pourquoi dis-tu ça ma mamie ?
- Bonne soirée, ne te couche pas trop tard, on en reparle dès que tu es libre.Bises à très bientôt.