Les chaleurs aidant il faudrait peut être que je m'occupe un peu de mes chevilles....mais non ce n'est pas parce que Églantine est prétentieuse que ses chevilles enflent, mais c'est du n'importe quoi ! Tout simplement la canicule approche et lorsqu'on a «x...ans» eh bien les chevilles ce n'est plus
ce que c'était !
Article d'Églantine:
Le Trou de la Sécurité Sociale ou ma Kiné et moi
Mon médecin me tance depuis quelques années, pour que je prenne
soin de moi, avec des « à votre âge il faut prendre soins de vous, votre âge… »
Je trouve qu’il insiste un peu trop sur mon âge ! oui c’est vrai quelques années ont passées, mais ce n’est pas une raison !
Enfin je me suis décidée à creuser un peu plus le trou de la sécurité sociale.
Non pas que mes réticences viennent d’un civisme exagéré, non je n’aime pas m’occuper de moi tout simplement et je ne vois pas pourquoi j’irais déranger le corps médical tant que mon corps à moi tient debout.
Je sais que des choses sournoises peuvent se passer à l’intérieur, mais tant que je ne vais pas voir…politique de l’autruche, faut bien que quelqu’un tienne compagnie à ces pauvres bêtes !
Comme tous les étés, mes chevilles enflent non pas par vanité, simplement par la chaleur, si, si je vous l’assure ! Je suis très modeste et …fière de l’être.
Ordonnance dans un tiroir depuis plus d’un mois, j’étais enfin décidé à l’exhumer et à m’en servir. Rendez vous chez la kiné, que je découvre, jeune femme dynamique et très sympathique.
Pendant la demi-heure que nous avons partagée j’ai appris que décidément, les 13 lunes noires ( il paraitrait qu'il y en 13 aussi en 2010 ! moi qui comptait sur le changement d'année !) n’épargnaient personnes mais ça c’est son histoire chut soyons discret !
Mais si on m’avait dit que « les massages manuels lymphatiques des membres inférieurs », pouvaient procurer autant de bonheur, ah ça c’est sur, j’aurai creusé avant le trou de la sécurité sociale !
- Mère-grand soit un peu sérieuse, tes chevilles vont mieux ? Alors au travail ! de plus c'est avec les doigts que tu tapes sur le clavier !
D'accord, d'accord, mais nous allons entrer dans une période qu'Églantine essaye d'occulter. Malgré toutes ses années passées, elle a du mal aujourd'hui encore à voir un film sur la dernière guerre à la télévision et son mari a la gentillesse de changer de chaine sans rien dire. Un Psy l'aurait sans doute aidé à comprendre ce qui se passe dans sa tête! Mais un psy, vraiment ? …
A la déclaration de la guerre Églantine était trop jeune , elle n'en a aucun souvenir. Comment s'écoulèrent les deux années suivantes non plus, elle se souvient qu'ils habitaient au dernier étage d’un immeuble avec cour et un petit jardin central, et elle se souvient aussi des allemands sur le toit-terrasse de la maison. Ensuite les exodes avec les bus de la RATP ou son père était Chauffeur-Receveur. Ce sont pratiquement les seules images qui lui restent avec le dernier exode, en bus et le voyage qui n'en finissait pas.
Elle resta dans les bras de sa mère, pratiquement pendant toute sa durée, et puis il y eut la séparation d’avec son père, (les hommes réquisitionnés par l'armée pour le transport des troupes partaient dans une autre direction),les familles déposées au gré des villages et hameaux où on voulait bien les accueillir.
Les images sont floues, des petits bouts par ci par là , elle revoit un long chemin à la sortie d’un village, l’arrivée dans un hameau du Massif Central, le logement dans une ferme et le maire arrivant avec un panier d’œuf pour leur souhaiter la bienvenue. Dommage qu'on ne puisse pas mettre en photos les images qu’on a dans sa tête.
Elle fêta, son anniversaire dans ce bourg et vaguement elle se souvient des gens du voisinage lui apportant à qui des fruits, d'autres un gâteau ou des victuailles. Leurs attentions étaient chaleureuses et réconfortantes dans cette période faite de restrictions de toutes natures.
Églantine ne sait plus combien de temps elle y séjourna avec sa famille, pas plus qu'elle ne se souvient du retour. Elle sait qu'il se fit avant celui de son son père, mais combien de temps après ce père arriva -t-il à son tour ? Elle ne saurait le dire. Le miracle enfin, le bus est devant la maison, elle se précipite et luxe suprême son père ramène un coq! Ce n’était pas la nourriture qui intéressait Églantine, mais ce coq était si beau, tout bariolé!
La vie à Paris était de plus en plus difficile et après un conseil de famille ou Églantine ne participa pas car trop jeune, à une voix moins une ( maman ne souhaitait pas revenir en Corse) le voyage de retour fut décidé.Avec beaucoup de difficulté, il fut organisé car il était impossible de ramener les meubles et trouver de quoi emballer ce qui devait partir, n'était pas chose aisée.
Le voyage Paris-Marseille ? Probablement en train, par contre le voyage en bateau, quelques souvenirs …je crois que c'est le mois d'octobre... une mer déchainée... des matelas dans le couloirs... des gens qui vomissent...et Églantine qui dit: « maman s'il te plait arrête le bateau !»... arrivée dans le village... plus tard le déballage des colis...le service de vaisselle pratiquement en mille morceaux ! Tout ça est en pointillé dans sa tête, par moments des liens se font entre les images, mais c'est tout.
La maison de ses parents, quatre pièces, deux au rez-de-chaussée et deux à l’étage, plus un grand grenier (c'est-à-dire la moitié de la maison construite par son grand père paternel), était occupé par un vieil oncle qui logeait son âne et ses chèvres au rez-de-chaussée. La récupération de la maison ne fut pas chose facile, l’oncle était têtu, et il fallut presque se disputer! La remise en état de la maison, à l'abandon depuis plusieurs années, fut plus difficile encore.
Note d’Églantine:
Cette maison avait été construite sur un terrain communal, par le grand-père paternel d'Églantine chose courante à l’époque, du moins en Corse et ce n’est que bien des années plus tard que ses parents achèteront le terrain. De même, ils étaient propriétaires de châtaigniers dans la montagne qui se trouve juste au dessus de la route nationale, pas très loin de la maison, mais pas de tout le terrain ou ils avaient poussés …
Un noyer aussi leur appartenait, près de la maison de ses cousines paternelles, pourquoi leur appartenait-il, elle ne sait? Mais pas le terrain ou il avait ses racines…elle ne sait même plus si il existe encore. Au décès de son père, la fille d’Églantine, soit votre tante, souhaitait que dans la part d’héritage se trouve des châtaigniers….ce qui fut fait en accord avec ses sœurs.
Un petit terrain sur la commune du village, attend qu’un membre de la famille, un jour s’y intéresse… Pour ce jardin elle a un attachement profond, car c’est celui que ses parents cultivaient et ou enfant elle allait souvent avec eux.
Elle a rêvé d'y construire une grande maison familiale ou chacun irait quand bon lui semble, mais ce ne sera pas pour cette vie...mais si un jour vous accomplissez son souhait à vous trois, de loin elle vous regardera avec bonheur. Je n'oublie qu'en priorité il y a d'abord vos pères et votre tante mais vous arriverez bien a avoir un accord avec eux !