PréambuleIl m'arrive parfois, pas très souvent cependant, de participer à des concours de nouvelles. L'art y est difficile et je suis loin de le maîtriser. Le dernier en date avait pour thème " nouvelle érotique". Bien entendu ma nouvelle n'a pas été retenue et je suppose pour diverses raisons, mais dont une m'a semblé complètement évidente à la lecture des textes retenus: je n'étais pas assez érotique ! J'aurai du savoir que malgré mon imagination débordante je serais freiné par une certaine pudeur qui m'habite, l'humour oui...pour le reste c'était plus difficile ! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit j'ai été une jeune femme normale , si, si je vous assure et amoureuse aussi mais de là à l'écrire c'est une autre histoire. Pas assez érotique pour le concours, j'espère que je ne le serais pas "trop "sur le blog.
Assez papoté voici la page 2 de "L'aïeule" .
- Ah non, elle ne va pas raconter cette période de sa vie à une
gamine ! Jeanne ne connaît pas beaucoup de choses sur sa vie intime mais celle-là elle l’avait côtoyée un peu. Elle s’agite sur sa chaise pour attirer son regard.
Rassure toi mon amie, pour le moment je gagne juste un peu de temps, le temps de mettre tout ce passé dans les bonnes cases avant de me décider à lui raconter quelque chose.
Laisse-moi plonger dans mes souvenirs et ceux-là en particulier me sont précieux, je crois même que je pourrais aujourd’hui encore ressentir « des papillons dans mon ventre » …c’est joli non comme expression ? Voyons détends toi j’ai encore toute ma tête bien que vous pensiez parfois le contraire les uns et les autres !
Revenons donc à Adrian, dans ce travail commun nous apprîmes à nous découvrir et partagèrent de longues discussions parfois au-delà des heures de travail mais je ne ressentais aucun trouble à son égard.
Sept à huit mois après mon arrivée, je me trouvais un soir dans son bureau après une journée particulièrement harassante. Avant de partir je m’approche de la fenêtre pour voir le spectacle de la rue particulièrement animée à cette heure de la soirée. Lorsque je retourne je ne sais ce qui se passe, je me retrouve dans les bras d’Adrian venu derrière moi, étouffée par un baiser brûlant. Plus troublée que je ne l’aurai voulu de me retrouver dans les bras de ce presqu'inconnu, je succombe quelques instants puis je me sauve en courant. Je ne me reconnais plus …
Toute la soirée mon trouble me perturbe et je ne trouve le sommeil qu’au petit matin. Le lendemain ? Je te vois dans ton coin essayant de te rappeler ce que j’avais pu faire le lendemain…
Le lendemain c’est lui qui est venu s’excuser dans mon bureau ! Et bien non je n’avais pas envie qu’il s’excuse mais plutôt qu’il recommence mais je n’étais toujours pas amoureuse à ce moment-là, je t’assure Jeanne, tu ne m’entends pas dans ton coin mais tu me connais si bien que je suis sûre que tu suis mon cheminement. J’avais juste besoin de vérifier si vraiment ses baisers étaient troublants ou bien si je m’étais juste fait « un film » sur ce que j’avais ressenti le soir précédent.
A mon regard il comprit le message et sans attendre nous avons vérifié si vraiment un courant de force 10 passait vraiment entre nous. Tiens, même ses légères tapes sur mes fesses mélangées à des caresses, ne m’offusquèrent pas et bien au contraire je crois qu’elles me mirent en émoi. Tu me connais, dans d’autres circonstances c’est ma main sur son visage qu’il aurait reçu.
La première fois que nous avons eu une relation sexuelle ensemble a commencé de façon cocasse, je crois que je te l’avais raconté à l’époque. Nous avions quitté la ville pour ne pas faire de rencontres gênantes et arrivé devant l’hôtel ou il voulait m’emmener, ce dernier était exceptionnellement fermé ! Eh non il n’avait pas pensé à vérifier et je me souviens que nous sommes arrêtés dans le premier champ sur notre chemin, comme des collégiens. Qu’importe ! Même l’aboiement d’un chien se rapprochant de nous, ne mis pas fin à nos ébats. Sans doute il y avait une excitation supplémentaire à notre désir en prenant le risque d’être observé par un promeneur ou un paysan du coin.
Durant toutes ces années, nous avons volé au temps, ces instants interdits, (Jeanne je ne t’ai pas dit qu’il était marié ?) les multipliant au gré de notre ivresse à nous retrouver. Ses mots d’amour, la tendresse de sa voix, ont été autant de caresses sur mon corps alanguie, qui m’emportaient et me chaviraient. Notre relation a duré plus de dix ans et si la maladie …mais revenons aux moments heureux. Tout était prétexte à se retrouver pour des réunions à l’extérieur, soi-disant sur nos chantiers. Les endroits les plus inattendus ou insolites nous accueillaient, et pour tout te dire nous avons un jour même atterrit dans un hôtel ou il y avait des miroirs au plafond.
Jeanne, je t’assure que c’est un plaisir particulier que de te voir dans les bras de ton amant en reflet dans une glace. Me retrouver près de lui mettait mon corps en demande et en ébullition, je n’y comprenais plus rien. Nos étreintes nous étaient devenues nécessaires autant que l’air que nous respirions et ce besoin durait malgré les années qui s’additionnaient nous étions toujours aussi affamés l’un de l’autre.
A suivre ...peut être !