
L’olivier est un arbre exceptionnel, fascinant par sa forme et la couleur et son feuillage. J’aime me promener dans la campagne environnante où l’on rencontre beaucoup de champs d’oliviers. C’est un symbole de paix, de sagesse et d’éternité.
Sa silhouette noueuse d’une noble beauté évoque le soleil, la chaleur et le chant des cigales. Son feuillage gris vert persistant en fait toute l’année l’un des plus beaux arbres. Il semblerait qu'il soit possible de l’acclimater un peu partout en France, dans les jardins, y compris sur les balcons comme se sont plût à les planter les garçons de la maison, et pour l’un c’est le petit-fils aîné qui à la charge de veiller sur l’olivier partit de la Provence pour venir vivre dans le Val d’Oise.
« L’olivier (olea europea) doit sa symbolique à une puissance de végétation exceptionnelle. Cet arbre à feuilles persistantes possède une longévité hors du commun. Malgré le feu ou le gel, même si son tronc est détruit, l’olivier repousse inlassablement, fidèle à la vie, tourné vers la lumière. Les oliviers vivent de nombreux siècles et la beauté sereine des sujets matures, leur magnifique tronc noueux soulignent cette impression de force et de sagesse qui nous touche tant ».
En Corse certaines régions comme la Balagne sont particulièrement propice à sa culture. Les variétés d’olives sont nombreuses, on en site trois aux feuillages bien différents : les Saracini, les Genuvesi et les Sabinacci.
L’olivier est signe de longévité puisqu’il il commence à vieillir au delà de 150 ans et à ce moment seulement semble t-il, ses rendements deviennent aléatoires! Il faut attendre entre cinq à sept pour avoir une production et jusqu'à 30/35 ans l’arbre se développe et sa production augmente progressivement.
Lorsqu’on regarde un champ d’olivier ils semblent tous différents tels des personnages, leur tronc est noueux au bois dur et dense, ils peuvent atteindre quinze à vingt mètres de hauteur mais dans la plupart des modes de culture, les oliviers sont maintenus à une hauteur de trois à sept mètres afin de faciliter leur entretien et la récolte des fruits.
Poèmes :
Sous les rameaux d’argent que le Mistral lutine,
Tout un peuple, à genoux, lentement s’agglutine
Pour cueillir pieusement un ancestral trésor.
Alors, tu jailliras, belle huile de lumière,
Sous l’étau du pressoir et la dent de la pierre,
Ô, sang de l’Olympie, nectar aux reflets d’or !
Maurice ROUX
L'olivier
Dans l’éclat vernissé des poussières
Et des sentes de pierres,
Dans l’ocre aridité de la terre ancestrale,
Quand le sol asséché se convulse à forer
Les sources des racines,
S’élance aux aplats de lumière
La fourberie tenace de la sève
Olivier maculé du suint lourd des troupeaux
Et des laines graisseuses,
Olivier vitriolant l’arrogance de l’ordre,
Olivier scarifié des affres de bouture,
Ton indifférence séculaire s’émonde
D’un tremblé d’aube lente
D’une ligneuse effervescence de torsades et de branches
Qui émascule l’arpentage de tes plants
Dans le noueux de tes plaies divergentes
Le temps d’avant le temps s’avilit
De tes ultimes fleuraisons
Pour l’émergence frugifère du retour des saisons.
Rameau de la colombe sur l’Arche de Noé
Tu fructifias l’alliance de l’homme et du pardon.
Des soutes phéniciennes aux rives de la Crète
Du val de la Bekka aux plaines almoravides
Et de Kalamata aux confins de l’Attique,
Tu conquiers les pays de la mer du milieu
Et l’huile de ton fruit dans l’ombre des amphores
S’insinue au mortier des cryptes Pharaoniques
Des dieux archaïques tu fus la joute jalouse
Quand la fourche du tronc, de Pallas le don,
Supplanta le trident du vain Poséidon.
Et de l’Unique
Tu recueillis l’angoisse sans sommeil
Comme le basilic le sang du Golgotha
Les terrasses conquises aux pentes des maquis
Par la sueur et l’effort des hommes de patience
Ont cerné l’oléastre aux rebelles frissons
Pour l’ardeur de la meule et le secret des lampes
Arbre tutélaire de notre vain passage
Tu prolonges le geste de t’avoir semé
Au-delà de nos morts pour la magnificence
De nos gloires de cendre et de la terre aimée
Alain HANQUEZ