Tout ça c’est la faute d’Enriqueta qui nous a envoyé vers nos bibliothèques et de Jeanne qui voulait savoir de quel livre préféré sortait mon « rat de bibliothèque ». Si, si je vous assure et comme j’ai beaucoup de livres préférés j’ai commencé avec mon plumeau à enlever un peu de poussière ici ou là.
Sur une étagère, dans leur couverture blanche immaculée, je me suis attardée sur sept livres traitant de sept religions différentes. Peu avant mon arrêt d’activité professionnelle, j’avais craqué pour cette collection me disant que la retraite était le moment propice pour m’instruire à défaut de me convertir, sur les autres religions dont j’entendais parler sans en connaitre grand-chose...que par ouï-dire !
Le temps a passé, j’ai feuilleté quelques fois, jamais lu vraiment, d’où ces couvertures toujours blanches et immaculées...comme mon manque de connaissance.
De religion catholique je vais dire par naissance, peu pratiquante depuis que je vis sur le continent, ma foi « par héritage » est pourtant intacte, mes rapports avec « mon Dieu » étant peut être un peu particuliers mais me connaissant depuis longtemps maintenant je sais qu’il est indulgent à mon égard. De cette foi j’essaye de pratiquer ce que je crois être « la charité chrétienne » certes matérielle lorsque c’est possible mais aussi celle morale qui est aussi tout aussi importante.
En Corse ou j’ai grandi, la petite Chapelle de notre village était aussi fréquentée que l’école du village et pendant la guerre j’ai même été enfant de cœur pour remplacer les garçons du village qui préféraient aller vadrouiller dans la campagne ! De cette vigueur de la foi catholique romaine, de cette ile placée sous la protection de la Vierge Marie, de ces cérémonies, processions, de la célébration des saints, il m’en reste quelque chose c’est certain et qui retrouve une ardeur nouvelle lorsque je retourne dans le village de mon enfance.
Nous avons transmis à nos enfants à leur naissance non pas notre foi qui est pour moi quelque chose de personnel, mais notre religion libre à eux d’y adhérer ou pas en devenant adulte...Certes on peut dire qu’en quelque sorte nous les « orientions » car nous aurions pu aussi attendre l’âge ou ils seraient en compréhension de choisir eux-mêmes je le concède...on transmet sans doute toujours je pense un certain héritage que nous soyons croyants ou pas d'un certain Dieu.
Notre maison a été pendant de très nombreuses années un lieu de rencontres et de partage, un peu moins depuis un certain temps ou les années s’additionnent aux années. Certes nous aimions « la ripaille » mais pas que ça, les cœurs se sont épanchés dans la joie, la peine et la tolérance pour nos amis et les amis de nos enfants où certains trouvaient une écoute dont ils avaient besoin. Ces moments furent heureux et les religions différentes de la nôtre de certains de nos amis n’a jamais été un problème ni sujet a affrontement. La tolérance et l’acceptation d’eux vis-à-vis de nous, comme de nous vis -à vis d’eux, étaient les maitres mots. Si nous étions amis c’était avec ce qui nous rassemblaient mais aussi avec nos différences.
Aujourd’hui imaginons qu’un de mes proches me dise « qu’il veut se convertir » et quelle que soit la religion choisie, est ce que ma compréhension serait toujours aussi spontanée ?
Vaste question ou j’ai envie de répondre sans prendre le temps de la réflexion Non...Alors pourquoi ?
On dit mais que ne dit-on pas « qu’une religion est une secte qui a réussi »...donc je crois que surgirai dans ma tête spontanément la peur de l’endoctrinement et surtout la peur de l’excès dans la pratique...car comme en politique les hommes qui propagent la bonne parole « l’adaptent » à leur soif de pouvoir et à leurs propres besoin.
Puis viendrai sans doute le temps du questionnement pour comprendre le pourquoi du comment, le cheminement qui a mené jusque-là...et la certitude que la personne concernée reste maître et lucide dans ses pensées car je crois profondément qu'on peut croire en un Dieu sans perdre son propre pouvoir de raisonnement.
Ensuite un jour sans doute... viendra « l’acceptation » sans condition, car lorsqu’on aime quelqu’un on continue à l’aimer quand bien même on ne partage pas ses choix.
Vaste question pour un dimanche mais je vous le dis c’est la faute d’Enriqueta et de Jeanne lol !