Ah ! Ah ! La C’ptain intérimaire, Lenaïg, qui vient de prendre le quart, veut elle nous faire philosopher ou veut- elle nous faire peur avec le mystère des ténèbres ?
Est-ce la nuit, et ses rêves, qui porte conseil ou est ce le fait de prendre le recul avec Evènement ? Voyons un peu ce qu’en pense les têtes bien pleines :
— « La nuit porte conseil, un proverbe qui se confirme. Des chercheurs du laboratoire de physiologie de la perception et de l'action (CNRS/Collège de France) et de l'Université d'Amsterdam ont mis en évidence que le cerveau rejoue pendant le sommeil les événements de la journée…….Pendant le sommeil, les neurones de notre cerveau sont constamment actifs à des niveaux comparables à ceux observés pendant l'éveil. Cette activité a une importance primordiale : pendant le sommeil, notre cerveau, inconsciemment, réarrange notre mémoire afin de permettre sa stabilisation et un stockage pérenne d'informations ».
Source : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1601.htm
Bien, bien, bien !
Nous sommes aujourd’hui mardi 18 janvier 12 heures, je me propose de tester mes nuits et de vous communiquer le résultat.
Mercredi 19 janvier.
Réveil normal avec un ciel gris et un temps un peu frisquet. Que s'est il passé cette nuit ? En fait aucun rêve n’est venu parfaire ma mémoire puisque je ne me souviens plus de rien ! Ce n’est pas tout à fait ça, si j’ai fait un rêve je ne m’en souviens pas et mes neurones ne me semblent pas être stimulés, par un conseil éventuel. Ah si ! Les mots croisés délaissés la veille faute « d’obscuration » de mon cerveau sont ce matin plus faciles, mais point d’éclairage nouveau sur la question posée. Ce soir avant de m’endormir, promis je rajoute à mes prières la question : La nuit porte-t-elle conseil ?
Jeudi 20 janvier.
Las ! La nuit ne m’a pas porté conseil, ma plume peine toujours autant pour illustrer ce défi. Pourtant avant de m’en dormir j’ai bien pensé à la question, trop sans doute, puisqu’elle m’a réveillée plusieurs fois, d’où une certaine fatigue ce matin. Je crois qu’après ces deux nuits de tests il serait plus sage que je mette mes neurones au repos de jour comme de nuit, nous verrons ainsi le résultat. C’est abandonner bien vite ? Nenni j’espère bien que de la « nuit » de mon cerveau, mise au repos, il va bien en sortir quelque chose. Mais de quelle nuit parlons-nous ? De celle qui vient après le jour, ou la nuit qui envahi notre esprit ?
Vendredi 21 janvier.
Ce soir c’est décidé je me couche sereine !
La nuit en ce soir d’hiver, était là profonde, les volets fermés, plus de bruits dans la rue ni dans la maison apaisante, je m’assoupis et je fis un rêve.
Monsieur Grand Neurone, habitait chez les Du Cerveau, dans la partie haute de la ville de Grand-Corps. La journée avait été épuisante, tous les petits neurones s’étaient agités à qui mieux mieux. Enfin le silence, tous étaient endormis.
— Ouf un peu de repos, se dit Monsieur Grand Neurone en s’asseyant sur un banc devant la maison, la nuit qui m’attend va être très longue et occupée, autant se reposer un peu avant d’entreprendre les travaux.
La lune, toute ronde, illuminait les étoiles qui en remerciement lui faisaient des clins d’œil. Le ciel était serein, c’était presqu’un ciel de soir d’été.
– C’est au tour de Madame du Cerveau, ce soir, j’ai l’impression que c’est elle qui a été la plus agitée, une dernière bouffée de ma pipe et j’y vais.
Depuis le seuil de la pièce nommée Mémoire, chez Madame du Cerveau, Monsieur Grand Neurone se sent affolée par tous les fils qui se croisent et s’entrecroisent, se promènent et dont plusieurs sont déconnectés. On dirait une grande toile d’araignée ! Monsieur Grand Neurone prend un plumeau et commence à les enlever en marmonnant par devers soi :
— Comme si elle était obligée de tendre les fils entre les uns et les autres, ils sont pourtant bien assez grands pour se débrouiller sans elle, mais non, à chaque fois, c’est pareil ! Après mon passage elle y verra certainement un peu plus clair, au moins c’est ça de gagné, mais quel boulot !
Maintenant attaquons-nous aux tiroirs plein de désordre. Avant que je ne trie et classe tout ça, l’aube va certainement arriver. Le tiroir avec des chiffres, un bilan et de la tva ? Mais ce n’est plus de son âge ça, contente ou pas, moi je ferme le tiroir, on verra plus tard à y faire du rangement.
Le tiroir aux petits-enfants ? Qu’est qu’il fait ouvert, ils vont bien, alors qu’est qu’elle va y farfouiller ! Elle ne peut pas se reposer un peu parfois, la nuit ça me rendrait la tache plus facile, inconsciente, je vous dis qu’elle est inconsciente de la fatigue qu’elle me procure et qu’elle se procure pour rien.
Tiens le tiroir aux souvenirs est juste un peu ouvert, soyons discret je vais le refermer doucement. Le tiroir du mois en cours me semble particulièrement en désordre, je vais fermer les autres provisoirement et m’atteler à trier ce dernier. Curieux elle a laissé en rade les mots croisés d’hier, en triant chaque mot par ordre du nombre de lettres, je suis sur que ça sera plus clair demain matin.
Le blog ? Il est tout en tas, dans un recoin du tiroir, comme si elle l’avait jeté là exaspérée, elle aimait pourtant bien y écrire que se passe t il ? Une question lui pose problème…un petit bout de papier jeté en boule…la nuit…conseil ? Je ne comprends pas ce qui la tracasse, d’abord jeter ces mots à la poubelle ça sera plus nette et les poubelles c’est fait pour ça.
Voici les premières lueurs de l’aube je ne vais pas avoir le temps de finir mon ménage, je reviendrais demain soir, pendant qu’elle dort, en espérant qu’elle ne me remettra pas encore tout ce désordre, sinon je n’y arriverai jamais.
Monsieur Grand Neurone se retire discrètement sur la pointe des pieds pour prendre un peu de repos et laisser les Petits neurones s’agiter à leur tour.
Par les lames des volets, les premiers rayons du soleil entrent dans la chambre. Je m’étire avec un plaisir extrême mais je ne me rappelle plus comment je me suis retrouvée dans mon lit, persuadée qu’hier soir je me suis endormie sur le canapé du salon.
Il n’y a rien de telle qu’une bonne nuit de sommeil pour vous remettre les idées en place, car ce matin je me sens beaucoup plus légère dans ma tête et sans mille questions qui s’y bousculent. Après tout peut être que la nuit porte vraiment conseil !