Pour faire plaisir à Marie Neige ( quel joli prénom !)
non pas un roman...juste une page de plus....
Il est temps pour Fanette de remettre ses sandalettes, le petit sentier qui mène vers la petite colline au dessus du village est caillouteux et la sensation pour ses pieds risque de ne pas être aussi agréable que sur l’herbe fraîche. Tout en chantonnant elle continue son chemin d’un pas alerte. Elle adore ce sentier qui longe une petite rivière, le bruit de l’eau qui coule de pierres en pierres, cadence son pas. Le vent faibli au fur et a mesure qu’elle avance dans le sentier protégé par les arbres et la végétation.
Elle longe une ferme à l’abandon depuis de nombreuses années, ce matin là de la fumée s’échappe au dessus du toit. Plus personne n’habite là depuis longtemps, sans doute un vagabond ou un chasseur y a trouvé refuge se dit-elle intriguée toutefois.
Le sentier sent bon la menthe et les fraisiers sauvages commençaient à fleurir, quelques cyclamens se cachent dans les herbes du talus. Ces vacances étaient arrivées à point nommé car elle commençait à ressentir sérieusement la fatigue de cette année d’études. C’est une étudiante sérieuse qui ne se laisse distraire par aucune sortie ni distraction durant l’année scolaire. Le retour auprès de ses parents pendant les vacances, lui permet de prendre des forces en réserve.
Un peu plus haut, le moulin a eau est fermé, il est vrai que ce n’est plus le temps de moudre les châtaignes et pas encore celui du blé. C’est un petit moulin à roue verticale qui est utilisé par les quatre villages voisins. Les gens n’accordant jamais une totale confiance au meunier, de peur que le pourcentage prélevé ne soit au dessus de l’accord entre les parties, aussi à l’automne ou à la saison des moissons, le sentier est souvent encombré par des ânes et leurs charges qui attendent leur tour, chaque villageois repartant avec sa cargaison moulue.
Il en était autrement aujourd’hui mais le meunier ne devait peut être pas loin, son âne est entrain de paître l’herbe au pied du gros châtaignier. Fanette fait le tour de la construction pour lui dire bonjour, elle aime bien ce vieux bonhomme un peu bourru, à qui on prête certains dons de voyance. La musette ouverte, il est entrain de déjeuner et propose à Fanette de se joindre à lui. L’invitation est tentante et c’est avec bon appétit qu’elle dévore une bonne tranche de pain de campagne avec le fromage du coin, fromage oh combien fort en odeur et si doux au palais. Elle refuse le vin mais l’eau de la source fera bien son affaire pour la désaltérer.
Le haut de la petite colline n’est maintenant plus très loin, chaque matin elle aime venir faire une pause ici. Assise sur le seul banc qui a du être mis là pour que le promeneur puisse admirer le paysage, elle aime imaginer la vie de chacune de ces petites maisons en partie cachées par la verdure et elle rêve au livre qu’elle écrira pour raconter ce petit coin de paradis…
Là bas, tout en bas, la chemise à carreaux et le pantalon de velours sur l’étendage des Mathurin, continuent à être bercés par le vent…