Le nez, rougi par le vent glacial qui avait dû aller caresser la neige sur le Ventoux, Théophile marchait courbé en surveillant là où il posait ses pieds. Les trottoirs étaient glacés et une chute est si vite arrivée, particulièrement à son âge.
Il avait neigé une partie de la nuit mais pas suffisamment pour faire une couche épaisse sur les trottoirs, qui permettrait d’avancer sans trop de risques sur un coussin moelleux. Décidément il n’aimait plus l’hiver depuis qu’il avait dû abandonner les courses dans sa montagne pourtant si proche mais qu’il était obligé maintenant de regarder de loin.
Chemin faisant, il s’arrêta pour regarder les enfants dans la cour de l’école qui jouaient à s’envoyer des boules de neige malgré la petite quantité qui était tombée. Heureux âge ! et ce n’était pas la goutte qui perlait à leur nez qui les stopperait dans leurs ébats.
Oui mais le nez de Théophile commençait à le démanger sérieusement et pour sortir le mouchoir de la poche de son anorak bien fermé, il fallait aussi se déchausser de ses gants !
Se déchausser ? Voilà qu’avec ce froid son esprit se troublait …encore à penser à ses grosses chaussures de marche ! Théophile voyons tu n’es plus la haut sur les cimes, mais juste là au pied, dans le village…