Un texte de notre amie Galet, avec suffisamment de titres de livres, pour remplir une partie de votre bibliothèque ! Bonne lecture à vous !
Pour Le promeneurdansLa nuit close de Saigon, le nom est évocateur et promet des délices en Clair-obscur dans La galerie des jeux interdits.
Pour moi, c’est tout simplement Le palais de l’amour, une Saison d’été, le lieu où se sont gravées Les mémoires d’un jeune garçon, quand j’étais mortel.
C’était Une année bissextile. Pourquoi cette précision ? Je ne saurai le dire. Le destindes souvenirs est de se tenir tapis Dans l’ombre de la mémoire, et de ressurgir, telles des Aberrations, comme L’écho de nos réflexions.
Je me sentais vivant, donc, à cette époque, gonflé de l’importance que je croyais avoir et sûr de moi puisque j’étais jeune. Il y avait eu ce Week-end où je m’ennuyais dans La maison du professeur, comme l’appelait respectueusement le personnel de service, chez mon père, tout simplement . Le cinéphile que j’étais n’avait pas trouvé de film à son goût pour tuer le temps, et je m’étais mis à errer par la ville, bien au-delà des limites permises par mon âge et mon rang, découvrant, D’une maison l’autre, la vie d’espaces glauques, les Vies écrites en Anagrammes sur des murs qui ne figurent pas sur les Cartes postales.
J’avais l’impression de faire Une partie de cache-cache avec la lumière qui éclaboussait les beaux quartiers, pour replonger plus profond dans le Noir, marron, beige des Lieux naturels hantés parLes ivrognes et les somnambules, jusqu’à ce que, soudain, il n’y ait plus que La nuit obscure et moi, loin, très loin d’Un appartement à New Yorkoù j’avais laissé mes Chagrins d’enfants… Je me sentis alors envahi par Un doux parfum d’exil et regardais Les fenêtres éclairées, au cœur de ce pays mystérieux, noyé dans les vapeurs d’encens, bruissant d’un Étrange murmure venu des lieux secrets et discrets, qui m’attirait comme un papillon vers Le papier tue-mouches.
Alors L’ombre de l’autre est venue côtoyer la mienne, La conversation s’est engagée dans une langue d’abord incompréhensible pour moi, puis par gestes, et je me suis retrouvé, moi, Le visiteur nocturne, dans Le monde des merveilles, en Douce compagnie, à caresser Le corps transparent d’une fleur de la nuit, dans une chambre avec Vue sur le port, à savourer La première extase et les Drôles de sensations qui m’envahissaient.
Plus tard le même jour, auprès de La belle endormie, à La fin dela bataille qui venait de bouleverser ma vie, je me fis la réflexion stupide du jeune mâle que je venais d’entamer mon Tableau de chasse.
Bien plus tard, des années après, quand L’ombre des joursa rattrapé Le voyageur désabusé que je suis devenu, je repense à ces Pauvres créatures dont L’exploitation fait vivre Les hommes de Chine ou d’ailleurs, à la petite fille pauvre arrachée à son village qui sera La vierge de pochedu bordel à touristes sur une plage, à Une femme vertueuse à Madrid, cetteannée-là, qui s’était donnée pour fuir Le mari dangereux, et je me dis que dans le berceau de chaque nouvelle née devrait figurer le Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles, pour que L’acide arc-en-ciel de la vie ne fasse plus d’aucune d’entre elles L’objet du scandale, la fleur foulée aux pieds dans Le bal des masquesque donnent les hommes et les femmes à travers le monde.
Moi, Le paumé, j’essaie d’être Le dernier gentleman, celui qui joue avec Le bilboquet des souvenirs, Le cœur lourd, celui qui vit Le luxe de l’exil, au milieu de ses Secrets dePolichinelle, enfermé dans La chambre de Giovanni.
J’ai l’impression d’atterrir sur une planète inconnue, mais les titres de livres utilisés me parlent d’un long cheminement fait d’angoisse, de nostalgie, de solitude, « le bal des masques » à la recherche du monde des merveilles. Bien que je n’aie lu aucun de ces livres, ton texte me touche.
J'ai effectué une double lecture, d'abord pour essayer de reconnaître les titres des livres, et ensuite pour suivre la dynamique de l'histoire. Il n'a pas du être facile de conjuguer le tout. BRAVO.<br />
Effectivement, j'agrandis la bibliothèque, depuis le temps que Mme me le réclame :-))<br />
Bravo aussi pour ton " aptonyme ", tu ne nous a pas raconté de " salades ". Cresson ...<br />
Amic@lement. Yann
Bravo a galet pour cette prouesse. C'est un exercice très difficile, j"ai fait la même chose avec la filmographie de Gérard Philippe et la bibliographie d'Hervé Bazin sur mon ancien blog quai des rimes. Bisous