Pendant qu'elle intégra l'école du village ses sœurs reprirent à Corté, leurs études abandonnées en quittant Paris, nos parents louèrent un petit appartement pour elles. Le village était éloigné à peine d'une dizaine de kilomètres, mais les moyens de transports pratiquement inexistants.
L'amour n'a que faire des études et c'est ainsi que la sœur aînée rencontra un beau jeune homme, grand, blond, aux yeux bleus, alors comment ne pas succomber! Ce qui ne l'empêcha pas de continuer a étudier il faut le reconnaître. Chez elle, et chez la cadette aussi , les études c'étaient une passion!
Après les fiançailles vint le mariage...
il n'y a pas une chanson dans se style? C'est ce qui arriva et l'année d'après la cigogne déposa une jolie petite fille dans la maison ! Non tu ne crois pas aux cigognes? Alors nous dirons que l'amour fit cadeau d'une jolie petite fille, tu préfères ? Adjugé ...
Pour les parents d'Églantine «l’école» et les études, étaient quelque chose de très importants. Sans doute avaient-ils trop souffert eux-mêmes. Elle fit sa scolarité au village jusqu'à l'entrée en sixième. Elle avait douze ans et elle venait de perdre stupidement un an de scolarité pour que l’institutrice du village puisse garder son quota d’élève…Ses arguments avaient du être convaincants et les gens lui faisaient confiance. Le coté positif de l’école du village était la classe unique ou chaque élève bénéficiait de l’enseignement de tous. L'entrée en sixième «à son époque», voilà la grand-mère qui radote! se faisait par examen.
Nous étions à «L’après guerre» mais la vie n’avait pas retrouvé un rythme facile. Quitter le village pour aller à la ville et surtout quitter les jupons de sa mère l’angoissait énormément, et plus encore pour passer un examen scolaire! Entre temps sa sœur cadette avait rejoint une tante à Marseille, la Corse n'était toujours pas riche d'emplois. La maison se vidait de ses enfants.
Note d’Églantine:
En Corse, on n’habite pas à tel ou tel endroit on habite «le village» et on est bien pauvre d’amour et de famille, celui qui n’a pas de village. Les villes seules ont le privilège d’être appelée par le nom , l’important c’est le «village». Quelque soit l’endroit de la Corse, on va au village, on monte au village…on est du village.
La mère d'Églantine l'accompagna à Bastia ou vivait maintenant sa sœur ainée avec son mari et sa fille. Après moult péripéties, ou la peur la rendait malade à en vomir la bile, seule la fermeté de sa sœur ainée et sa tisane de laurier, l’horreur ! lui ont permis de passer cet examen brillamment.
Note d’Églantine:
de cette sœur ainée, qui depuis sa naissance avait été comme une seconde maman, pourriez vous penser qu’elle irait jusqu'à lui faire boire une tisane infecte de laurier? Non certainement pas! Et pourtant c’est ce qu’elle fit, je le confirme et heureusement qu’elle fit preuve d’un peu de fermeté sinon Églantine aurait continué sa vie avec les chèvres du village et elle ne serait pas là entrain d’essayer d’écrire quelques lignes pour ses petits enfants.
Le seul commentaire de son père qui était pourtant très heureux de sa réussite a été: « c’est bien, mais ce n’est qu’une première
étape »…elle les revoit tous les deux dans la cuisine, lui quand même avec un petit sourire de satisfaction dans les yeux,… et elle un peu déçue de cette mise en garde! Certaines images ne nous quittent jamais. Sa mère heureuse, pensait toutefois à la séparation prochaine.
Note d’Églantine:
Les «distances» entre les gens n’étaient pas les mêmes! Pas de portable bien entendu, ni de téléphone à la maison. Pour téléphoner il fallait envoyer «un avis d’appel» à la personne qu’on voulait joindre depuis la poste du village voisin. Imagines-tu cela toi qui ne sais plus vivre sans ton téléphone portable?
Il y avait un taxi dans le village, un luxe! (les autocars ne sont venus que bien plus tard).Pour se rendre à la ville, il fallait prendre la micheline…à trois kilomètres de la maison. C'est pourtant de bons souvenirs, chemin faisant on traversait deux villages, à l’aller la route était en descente, le retour était plus fatigant! Il ne fallait pas partir trop juste sur l’horaire, si on voulait échanger quelques mots avec les gens qu’on rencontrait! La gare était en contre bas de la route, aussi le Chef de gare nous voyait arriver du haut du chemin et faisait attendre la micheline, lorsqu’on s’était trop attardé à discuter.
Pour les études, ne cherchez pas les petits enfants, si mère-grand, insiste autant c’est que de cette époque il doit lui rester quelque chose et pourtant elle l’avoue, elle avait horreur de l’école...mais ça c’est une autre histoire!
Oui elle l’avoue sans en avoir honte, les études l’embêtaient, alors que ses sœurs étaient passionnées, elle n’aimait pas ça, mais consciente des sacrifices de sa famille, aussi bien pour ses parents que pour sa sœur ainée chez qui elle passait l’année scolaire, elle travaillait et «bossait» ses études, au mieux qu’elle pouvait, par devoir sans doute plus que par passion véritable, mais elle faisait au mieux de ses possibilités. Ce n'était pas d'apprendre qui l'embêtait, cette soif ne l'a jamais quittée, mais sans doute le cadre scolaire.
Note d’Églantine:
Malgré ce manque de passion pour la scolarité, Églantine a du mal à voir chaque année ces lycéens et étudiants dans les rues. Que de temps perdu des mois durant, que d’adultes manipulant ses jeunes dans leurs propres intérêt et non dans celui des étudiants…si, si, elle en est persuadé et comprend très mal le rôle des parents la dedans.
Que ne les laisse- ton pas étudier en paix, il sera temps pour eux, adultes, de manifester si ils le souhaitent…Oui les choses ne sont pas aussi simple qu’elles paraissent d’accord, mais ce n’est pas le rôle du personnel enseignant d’accepter la participation des élèves.
- Jeune homme il est peut être temps que je t'abandonne qu'en dis- tu ?
Lol ! bisous.
Ce dimanche matin, Églantine se dit qu'il est temps de retourner voir un peu ce qui se passe sur son blog, seulement voilà c'est dimanche et elle n'est pas très inspirée !
Billet d’Églantine
Dimanche
Lorsque votre horloge biologique vous a indûment réveillé aux aurores,
que les tomates farcies sont cuites, la cuisine légèrement remise en ordre,
le lit fait, ah ça j'y tiens!
Je ne supporte pas un lit pas fait !à chacun ses manies...et non ses mamies
Donc c'est dimanche et le Seigneur ayant dit :tu ne travailleras pas le 7ème jour,
enfin je crois quelque chose comme ça..Tiens c'est pas trop en harmonie avec
le vote sur le travail du dimanche,mais ça c'est une autre histoire.
Je reprends: les mots croisés faits pour la partie
ou mes cellules grises(pourquoi grises ?
mes cellules tout court)ont bien voulu trouver le mot correspondant
à la définition,pas encore l'heure de vous mettre à table,
pas celle de commencer une sieste bien méritée
que reste t-il ?Prendre un bouquin à condition que lui ne vous prenne pas la tête.
Donc, un policier de mon auteur préféré, enfin presque. Alors que d'habitude mes yeux parcours les lignes,mon esprit s'attarde plus à l'intrigue qu'aux descriptions. Manque de sommeil certainement depuis un moment je bute sur un paragraphe:
"Marino se débarrassa de son mégot d'une pichenette, l'envoyant valser dans l'herbe haute,
avant de plonger la main dans la poche de son pantalon bleu-gris."
Voila nous y sommes: est ce que le fait que son pantalon soit bleu-gris
apporte quelque chose à l'intrigue ?Pour ma part je cherche toujours, sauf que je vais finir par m'endormir si je continu à réfléchir !
Comme toutes les années à la même époque, le mistral a fait des dégâts dans le jardin ! Sacré mistral qui ne connaît pas sa violence, qui descend la vallée du Rhône pour donner toute sa force en Provence ! Les feuilles des tilleuls sont hachées menues et il va falloir les ramasser rapidement, mes plantes meurent de soif, mes rosiers sont «escagassées», et toute la terre du jardin est desséchée.
En attendant, en parodie :
«Aujourd'hui peut-être ou alors demain
Ce sacré soleil me donne la flemme
Je les ramasserai après-demain
Et si je peux pas les ramasser moi-même
Je demanderai à l'ami Tonin
Qui les ramassera aussi bien lui-même
Ce n'est pas qu'on soit feignant par ici
Mais il fait si chaud dans notre Midi »
- mamie tu chantes faux !
-Tu as peut être raison mon petit fils... tu préfères lorsque je raconte? Alors reprenons notre histoire..